M. le rapporteur Maire nous a expliqué qu'avec le futur système, certains allaient y perdre : le débat commence à avoir un peu de piquant… Je demande donc évidemment à M. Maire de bien vouloir, au fur et à mesure des interventions, égrener la liste de celles et ceux qui vont effectivement y perdre. C'est important pour éclairer le débat.
Pour notre part, nous disons que si l'on sort d'un système de solidarité et que l'on individualise les retraites, tout le monde y perd, à l'exception de ceux ayant les plus hauts revenus – d'ailleurs, vous les sortez du jeu !
Le secrétaire d'État m'ayant invité à des lectures, je vais faire de même. Parmi les nombreux documents qui traitent des inégalités entre les hommes et les femmes, il y en a un que vous avez déjà dû étudier il y a deux ans, à l'occasion d'une niche parlementaire du groupe GDR : il s'agit d'une proposition de loi visant à lutter contre la précarité professionnelle des femmes et qui traitait du temps partiel subi. Comme vous devez le savoir, aujourd'hui, les principales inégalités entre les hommes et les femmes ne sont pas celles constatées à poste égal ou au sein d'une même entreprise – qui n'en sont pas moins scandaleuses – , mais celles résultant du fait que les femmes pâtissent plus que les hommes du temps partiel subi.
Pour réduire ces inégalités, vous auriez pu, d'une part, voter cette proposition de loi – que nous pourrions d'ailleurs vous soumettre de nouveau. D'autre part – c'est un sujet que vous écartez des débats – , l'augmentation des salaires des femmes permettrait d'abonder les cotisations salariales à hauteur de 6,5 milliards d'euros par an, selon les estimations, et ainsi de combler le déficit dont l'annonce justifie votre catastrophisme – même si nous dénonçons les avertissements alarmistes à ce sujet du Conseil d'orientation des retraites, le COR. Peut-être pourrions-nous vous entendre au sujet de ces propositions, monsieur le secrétaire d'État.