Je saisis l'occasion de m'exprimer de nouveau pour développer mon raisonnement, car deux minutes n'y suffisent pas. J'en viens à la valeur du point, en réponse notamment à notre collègue Motin, et je prendrai à témoin les Français qui suivent nos débats.
Depuis que nous avons affirmé – ce que je confirme – que votre réforme provoquera une baisse généralisée du niveau des pensions ou un décalage de l'âge d'équilibre, ce qui revient au même, un nouvel élément de langage a été mis en avant par les députés du groupe La République en marche : la valeur du point serait garantie. Mais le texte, mes collègues l'ont souligné avec raison, ne contient pas de garantie ; et, quoi qu'il soit, la valeur du point n'offre aucune garantie quant au niveau des pensions.
Il existe en effet deux valeurs, celle d'acquisition et celle de service, entre lesquelles se fera l'ajustement de l'âge d'équilibre et du coefficient de conversion. Il est clair que vous visez l'équilibre financier sans consacrer une part plus importante de richesses aux retraites. Il n'existe donc qu'une seule variable possible, le niveau des pensions, à moins de compter sur une croissance incroyable – qui ne serait pas responsable au vu du changement climatique. Cette réforme prépare donc bien la baisse généralisée du niveau des pensions et toutes ces arguties sur la valeur du point ne sont pas nécessaires : elle n'offre aucune garantie quant au niveau des pensions.