Tout le monde souhaite une réforme profonde du système des retraites pour que celui-ci soit pérenne : c'est absolument nécessaire. Or le projet de réforme qui nous est proposé manque de clarté, alimente les procès en défiance et en impréparation. Son financement est peu clair et inquiétant. Par ailleurs, le Conseil d'État a pointé certains dysfonctionnements.
Y avait-il réellement urgence à réformer les retraites ? Je pense que nos débats auraient dû se prévoir et s'étaler sur un temps plus long. Ne pouvons-nous pas, pendant nos débats, apporter tous notre pierre à l'édifice ? Que le Gouvernement accepte les propositions réalistes et raisonnables de groupes qui soumettent de vraies réflexions et n'adoptent pas la solution extrême de l'obstruction et du refus catégorique de certains. Je pense aux propos tenus concernant les avocats ou les enseignants : ce que dit l'opposition n'est pas forcément sot.
La conférence de financement semblait très conflictuelle sur trois leviers possibles : baisse des pensions, hausse des cotisations, augmentation de l'âge du départ. On ne peut retenir une baisse des pensions alors qu'il faut au contraire maintenir, voire augmenter, le pouvoir d'achat des retraités. La hausse des cotisations conduirait inévitablement à une hausse du coût du travail, déjà l'un des plus élevés des pays développés et qu'il n'est pas raisonnable de faire supporter aux entreprises.
En l'absence d'autre solution possible et sérieuse, pourquoi ne pas proposer d'augmenter progressivement l'âge de départ à la retraite à 64 ans ? Cette mesure serait compensée par un renforcement des dispositifs de pénibilité et de retraite progressive. Cette augmentation programmée pourrait être envisagée sous la forme de deux mois par an, par exemple, pour aboutir à 64 ans à l'horizon 2028-2030.
Le rôle de chacun d'entre nous et de débattre, afin de trouver des consensus tous ensemble et non pas, me semble-t-il, d'empêcher de faire ce travail que tous les Français attendent de notre part.