Il s'agit toujours de la pénibilité. L'INSEE indique qu'en matière d'espérance de vie, il y a une différence de plus de dix années entre les catégories supérieures et les catégories modestes : 80 ans environ pour les premières, 70 ans pour les secondes. Si l'on en croit le rapport Delevoye, aux termes de la loi telle qu'elle est envisagée, avec le décalage dans le temps de l'âge d'équilibre – il pourra atteindre 66 ans, d'ici à quelques années – , ceux qui n'en pourront plus et devront partir à 60 ou 61 ans, quand leur corps ne leur permettra pas d'aller plus loin, à l'issue d'une longue carrière passée à exercer des métiers pénibles, subiront une décote de 20 %. Bref, ils n'auront pas la possibilité de partir à la retraite et d'en profiter ne serait-ce que quelques années. L'absence de prise en compte de la pénibilité dans votre réforme et le flou qui entoure l'âge d'équilibre constituent donc une très mauvaise manière faite aux carrières longues et aux métiers pénibles.