Madame la présidente, madame la ministre, madame et messieurs les rapporteurs, chers collègues, depuis plusieurs années, nos forces armées sont engagées sur plusieurs théâtres extérieurs et déployées sur le territoire national. Avant d'examiner le budget, je veux rendre hommage aux hommes et femmes mobilisées.
Mes chers collègues, il nous faut décider si le budget proposé par le Gouvernement est suffisant pour leur permettre d'assurer les missions que Mme la ministre leur assigne. Nous pensons que ce n'est pas le cas.
Le Gouvernement s'est beaucoup vanté d'augmenter de 1,8 milliard d'euros le budget de la défense, mais une lecture attentive ruinera les espérances de ceux qui en cultivent encore. De cette somme, on doit en effet défalquer les 850 millions d'euros de crédits annulés en 2017, qu'il faudra bien compenser. On doit également prendre en compte les dépenses induites par les décisions du précédent gouvernement : le maintien de 18 700 emplois décidé avant 2017 absorbera une partie de la somme. En outre, 200 millions d'euros sont d'ores et déjà immobilisés pour les OPEX, et il faut craindre qu'à terme le financement interministériel de celles-ci ne s'érode, jusqu'à disparaître. Le Premier ministre a d'ailleurs fait savoir ici même que tel était son souhait. Les OPEX ont aussi imposé un achat de matériels qui représente une dépense de 3 milliards étalée entre 2017 et 2019. Or l'exercice 2017 n'est pas bouclé : les recettes exceptionnelles prévues n'ont pas été obtenues et, madame la ministre, vous n'êtes toujours pas en mesure de garantir le dégel des 700 millions d'euros en suspens. Votre budget pour 2018 n'est donc pas crédible !
Pourtant, la défense a urgemment besoin que le Gouvernement mette en adéquation les moyens et les missions. Les budgets des précédentes années ont été si insuffisants que l'on demande aujourd'hui aux soldats d'acheter eux-mêmes leur matériel !