La réforme des retraites est l'occasion de donner des signes forts aux Français quant à la société que nous souhaitons et à son évolution. Marc Le Fur vous a posé une question très précise ; votre réponse ne l'était pas. Cependant, des éléments étaient intéressants : vous avez établi une comparaison pour un départ à 64 ans. Ce faisant, vous indiquez clairement que vos calculs se basent sur des départs à 64 ans et non plus à 62 ou 63 ans. C'est un signe, à tout le moins une information, que vous donnez aux Français.
Vous avez dit également que cette personne ayant eu une carrière ascendante gagnera un peu plus à la retraite que si elle ne l'avait pas eue. Marc Le Fur l'a rappelé : aujourd'hui, elle sait qu'elle bénéficiera d'une retraite supérieure grâce à la prise en considération de la partie la plus avantageuse de sa carrière. Vous dites qu'en ayant une carrière forte, on finit toujours par gagner plus. Nous disons que cette personne gagnerait plus dans le système actuel que dans celui que vous proposez. Et vous le reconnaissez ! Vous confirmez d'une part que cette personne devra travailler jusqu'à 64 ans et d'autre part qu'elle gagnera moins que dans le système actuel.
La question ne consiste pas à savoir s'il existera un système de retraite en 2050 : tout le monde le sait. La véritable question, celle que les jeunes nous posent tous les jours, consiste à savoir quel sera le niveau des retraites. Ces derniers ne croient plus qu'il sera suffisant en 2050 et ils s'inquiètent de savoir comment faire. En parlant de retraite « satisfaisante », sachez que vous adressez un signe extrêmement négatif aux jeunes générations.