En France, en 2018, 1,4 milliard d'euros sera consacré aux services de renseignement. C'est mieux que le 1,17 milliard de l'année dernière, mais nous sommes loin des 3,5 milliards qui nous permettraient d'être à la hauteur des 0,15 % du produit intérieur brut de nos voisins d'outre-Manche.
Je regrette par exemple que ce budget serré fasse l'impasse sur un volet essentiel : le renseignement économique. Car, d'évidence, nous sommes bien en guerre, dans ce domaine, avec nos alliés ; nous avons régulièrement l'occasion de nous en rendre compte.
Mais, si l'argent est bien souvent le nerf de la guerre, il ne fait pas tout : l'adaptation de nos services de renseignement est également indispensable. Nombreux sont ceux, en effet, qui dénoncent le caractère épars de nos services et le manque de fluidité affectant la transmission des renseignements qu'ils collectent. Le rapport pour 2016 de la délégation parlementaire au renseignement, remis il y a quelques mois, souligne notamment l'importance de la collecte de renseignements dans le monde pénitentiaire, véritable incubateur du terrorisme islamiste.
Les chantiers sont nombreux, je le sais, mais devraient permettre d'améliorer encore les résultats de nos services, que je veux saluer ici : faut-il rappeler qu'ils ont déjoué pas moins de vingt attentats en 2016 ? Donnons-leur les moyens d'améliorer encore leurs performances.