La France est le troisième pays au monde le plus représenté et le plus actif à l'étranger. Cette position, dont on pourrait s'enorgueillir, est le fruit d'une longue histoire, riche et prestigieuse. Ainsi la France est-elle encore représentée par 160 ambassades, 89 consulats généraux ou consulats, 120 sections consulaires d'ambassade et 154 services de coopération et d'action culturelle, auxquels s'ajoutent les services scientifiques.
Mais cette représentation française est en danger. Car, sous prétexte qu'il faut porter au pinacle une diplomatie européenne – qui est plutôt, si l'on se montre réaliste, une absence de diplomatie européenne – , la France tend à négliger sa représentation dans le monde, alors que celle-ci est cruciale pour les accords économiques, pour la protection des Français à l'étranger comme pour ceux qui sont sur notre sol, enfin pour que la civilisation française continue de rayonner dans le monde.
Ainsi, ces dernières années, les fermetures d'ambassades et de consulats ont été plus nombreuses que les ouvertures.
J'aimerais en citer un exemple. La fermeture de notre ambassade à Damas, en 2012, a été ressentie comme un abandon de la population syrienne, du lycée français – qui ne reçoit plus de subventions mais continue malgré tout de faire rayonner la culture française – , et, en prime, comme une sacrée marque d'hypocrisie, si l'on se souvient que, au moment même où l'État français fustigeait le régime de Bachar al-Assad, il finançait les Syriens de l'opposition qui, pour certains, n'étaient autres que des combattants d'Al-Nosra.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, a admis lui-même en juillet dernier que la fermeture de notre ambassade en Syrie n'avait été d'« aucune efficacité ». Dès lors, quand envisagerez-vous sérieusement de la rouvrir ? Ce serait une mesure symbolique, mais nécessaire pour que la France conserve son rang et son rayonnement diplomatique dans le monde.