Mesdames et Messieurs les députés, je suis devant vous en tant qu'ancien agent du CIRAD et à titre personnel. Je retracerai rapidement ma carrière. Vous comprendrez comment, bien que n'étant pas un grand familier de la banane et des Antilles, je suis arrivé progressivement sur ce dossier.
J'ai été embauché par le CIRAD en 1980 pour travailler sur les arbres fruitiers tropicaux, d'abord sur les agrumes, puis sur le manguier et le litchi. J'ai commencé ma carrière en Algérie, avant d'exercer successivement en Somalie, en Corse et à La Réunion. En 1999, je reviens à Montpellier où on me charge d'animer une équipe « manguier ». C'est à cette époque que je m'implique sur un dossier pour moi tout à fait nouveau, un projet européen financé par le comité de liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (COLEACP) intitulé programme initiative pesticides (PIP). À ce titre, je suis amené à me familiariser avec les pesticides et à regarder de plus près la réglementation et les usages dans la zone ACP, en particulier pour le manguier.
En 2005, les directions générales du CIRAD, de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) reçoivent une lettre signée de cinq ministres leur demandant de former un groupe d'étude et de prospectives (GEP) en mentionnant trois experts pressentis. Deux vont se désister, celui de l'INRA, Monsieur Bonhomme, qui sera remplacé par Yves-Marie Cabidoche, de Guadeloupe, et celui du CIRAD, Monsieur Jacky Ganry qui, directeur scientifique, estime qu'il n'aura pas le temps de le remplacer correctement sur le dossier. Il demande à Madame Magalie Jannoyer de se positionner à sa place, laquelle, se sentant un peu faible sur le dossier pesticides, me demande de l'épauler. Le CIRAD présente donc un binôme, Madame Magalie Jannoyer et moi-même. Par la suite, Magali continuera de se positionner en Martinique sur ce dossier, mais je serai en retrait.
Je vais travailler sur le dossier chlordécone, d'abord dans le cadre du GEP de 2005 à 2006, puis pour le plan chlordécone I, sur les actions 39, portant sur l'historicité et la communication, et 40, relative à la coopération avec les autres pays étrangers. À ce titre, je me rendrai au Cameroun en septembre 2008 pour alerter les autorités du pays. Nous n'avons pas pu faire une mission identique en Côte d'Ivoire, autre pays potentiellement à risque, car à l'époque, la situation était troublée et nous n'avions pas d'interlocuteur. Nous l'avons fait par la suite, au moyen d'échanges de courriers dans le cadre du plan d'action chlordécone.
Tel est mon parcours.