Le rapport de Messieurs Beaugendre et Edmond-Mariette a levé ce doute. L'autorisation n'était pas donnée pour la Martinique et la Guadeloupe mais en fin de compte, elle concerne bien ces deux territoires, car on ne plante pas de bananiers à Paris ni dans le Languedoc-Roussillon. Mais l'autorisation indique clairement que l'autorisation concerne la lutte contre le charançon pour traiter la banane.
Vous avez dit que la cartographie des pollutions avait avancé. Dans votre rapport, vous estimez que pour obtenir une bonne représentation de la contamination des parcelles, il faudrait effectuer jusqu'à vingt carottages. Excepté une estimation globale, nous n'avons pas d'indications claires et nettes sur les surfaces polluées. Les informations sont contradictoires puisqu'on dit qu'en Martinique et en Guadeloupe, 9 000 hectares ont été analysés, ce qui signifie qu'il en reste 27 000 à 30 000 à analyser, quarante années après. Je n'ai pas du tout le sentiment que l'État y consacre les moyens nécessaires. Pensez-vous que votre préconisation en matière de carottage par parcelle soit respectée ?
Il y a deux types d'analyses à faire, dont une « cartographie foncière de la suspicion ». On dit que là où on avait planté des bananeraies, il y aurait des terres polluées. À mon avis, cette approche envisagée il y a très longtemps n'a aucun sens puisque le chlordécone circule. Que pensez-vous de la nécessité d'une cartographie précise, nette, claire afin de réaliser des projets de développement, des projets sanitaires, d'anticipation, de mutations agricoles ? Quelle importance y accorderiez-vous si vous étiez en responsabilité à la tête d'un ministère de l'Agriculture ?