Madame la députée, les LMR n'ont jamais été augmentées. J'ai vu cette information circuler dans les médias ; mais ce n'est pas vrai. Les LMR ont été fixées par la réglementation communautaire en 2005. Depuis lors, elles n'ont jamais bougé. Elles n'ont pas baissé non plus. Ce que nous avons changé récemment, c'est la valeur de gestion. Une directive de 2002 précise que les analyses doivent être faites dans la graisse. Le seuil a été fixé à 100 microgrammes par kilogramme, afin de ne pas dépasser le seuil de 20 microgrammes dans la viande. Même après l'avis de l'ANSES en décembre 2017, qui a beaucoup fait parler, le seuil de 100 microgrammes a continué d'être utilisé par les services de l'État à l'abattoir. S'il y a eu une confusion en 2013 autour d'un point technique – fallait-il rapporter au poids vif ou à la graisse ? –, les LMR n'ont pas augmenté.
Mais il est vrai qu'en 2019, par deux fois, on a changé la valeur de gestion pour tenir compte des dernières études de l'ANSES. En effet, on a d'abord pensé que le seuil de 20 microgrammes dans la viande correspondait à 100 microgrammes dans la graisse, soit qu'il y avait cinq fois moins de chlordécone dans la viande que dans la graisse. Or l'étude « Triplet » de l'ANSES a montré qu'il y avait, en moyenne, plutôt deux fois moins de chlordécone dans la viande que dans la graisse, si bien que, pour avoir 20 microgrammes dans la viande, il ne fallait pas tabler sur 100 mais sur 40 dans la graisse. C'est pourquoi nous avons demandé à l'ANSES quel devait être le seuil à fixer pour la graisse, de sorte à être à 20 dans la viande. L'ANSES a défini un seuil à 27 microgrammes pour la viande bovine, à 21 microgrammes pour le porc et 20 microgrammes pour les petits ruminants et la volaille. La LMR dans la viande est restée à 20 microgrammes. À aucun moment, les LMR n'ont été augmentées.