Étant donné la gravité de la situation, il semble important d'inclure dans le plan chlordécone IV un volet relatif à l'information des populations. Il ne faut pas être alarmiste, c'est certain, et il ne s'agit pas de cesser de consommer nos produits locaux, mais il faut que la population dispose d'informations précises. J'entends aujourd'hui, et cela m'inquiète, que les analyses de sol sont faites gratuitement sur les JAFA, qui ne concernent qu'un petit cercle familial, et qu'elles ne sont pas obligatoires sur les terres agricoles qui produisent des fruits et des légumes pour l'ensemble de la population. Cela signifie qu'un agriculteur peut nourrir toute la population sans être contrôlé !
Il y a quelque temps, certains avaient annoncé un sol zéro chlordécone. Comment peut-on envisager d'atteindre un tel objectif si on ne rend pas les contrôles obligatoires ? Mon sentiment, c'est que nous sommes encore très loin de cet objectif, parce que nous n'avons pas procédé comme il fallait et que nous n'avons pas suffisamment informé la population. Il me semble que le plan chlordécone IV envisage de lancer une campagne d'information en lien avec l'éducation nationale, en direction des enfants. Cela fait plusieurs années que nous réclamons le lancement de cette campagne. Qui, mieux que les enfants, peuvent relayer ce genre d'information à travers la population ? Je répète qu'il ne s'agit pas de diffuser des informations alarmistes, mais réalistes. Nous n'avons pas suffisamment été informés, depuis des années, sur les conséquences de la chlordécone.
Je voudrais ajouter que le laboratoire, autrefois départemental et désormais territorial, effectue depuis des années des analyses de sol. Peut-être son activité n'était-elle pas considérable, mais je crois qu'il faisait, à l'époque, à la fois l'analyse des sols et de l'eau. Il a été reconstruit et inauguré il y a quelques mois.