On ne peut pas parler de Madiprostate sans parler d'abord de Karuprostate. Les deux sujets sont très liés et ont été travaillés de façon extrêmement coordonnée avec la DGS et les autres agences.
Une étude de type cas-témoins, Karuprostate, menée en Guadeloupe de 2004 à 2007, a suggéré que l'incidence du cancer de la prostate était plus élevée chez les hommes dont la concentration en chlordécone dans le sang est la plus forte, supérieure à 1 microgramme par litre, par rapport à ceux pour qui cette concentration est faible. Comme vous le savez, le cancer est une maladie d'une extrême complexité, plurifactorielle, et qui s'annonce sur la durée. En épidémiologie, une seule étude, même d'excellente qualité, ne constitue pas une preuve suffisante. Il faut un faisceau d'arguments d'études pluridisciplinaires concordantes pour lever les doutes. Il se trouve que cette étude, qui a été publiée dans un excellent journal, le Journal of clinical oncology, en juillet 2010, a apporté des éléments de suggestion, mais qu'elle avait aussi des limites. Je vais essayer de vous expliquer les choses simplement.
Pour rappel, l'incidence du cancer de la prostate croît avec l'âge et 85 % des diagnostics sont portés après 65 ans : c'est très important pour ce qui va suivre. Les causes de survenue du cancer de la prostate sont en grande partie inconnues mais, je le répète, certains facteurs sont bien identifiés.