Revenons sur l'arrêt de l'étude Madiprostate. Le professeur Multigner, que nous avons reçu, semble dire que son rapport préalable n'a pas été soumis au collège d'experts. Comme nous avons des éléments discordants sur ce point, monsieur le président, il faudrait que vous puissiez vraiment faire la lumière : ce rapport a-t-il été ou non soumis à un collège d'experts ? Nous avons un courrier de la présidente de l'époque, dans lequel elle dit très bien qu'elle ne soumettra pas le rapport au collège d'experts. Il faudra faire le point très précisément.
S'agissant de la classification du chlordécone par le CIRC, vous dites qu'elle a été redemandée – j'imagine que c'est par vos services. Depuis quand ? À titre personnel, pensez-vous que le chlordécone devrait être classé dans le groupe 2B ou dans le groupe 1 ?
Nous sommes face à un problème de santé publique majeur aux Antilles. Or nous nous rendons compte que s'il n'y avait pas eu une équipe de chercheurs intéressée par la problématique – l'INSERM Guadeloupe –, nous n'aurions eu aucune étude sur ce sujet puisque ce sont des appels à projet libres. Vous indiquez d'ailleurs qu'il n'y a pas eu forcément de réponse au dernier appel à projets libre.
Je ne comprends pas l'attitude de la DGS. Nous voyons les limites de Karuprostate, l'absence de nouvelles études pour corroborer ces premiers résultats, la difficulté à former des cohortes particulières sur un petit territoire où tous les habitants sont imprégnés de chlordécone. Pourquoi l'État n'a-t-il pas lancé de vraies études pour aller plus loin dans la connaissance du phénomène et pour déterminer quelle est la part de ces cancers de la prostate ou autres qui est imputable au chlordécone ?