Il faut appréhender les contrôles liés au chlordécone dans leur globalité. Le plan d'État visant à lutter contre ce fléau implique plusieurs services : ceux du ministère de l'agriculture, la DGCCRF, mais aussi ceux des ministères de l'écologie et de la santé. Vous dites que ce contrôle en silo peut être inefficace. Je pense, au contraire, qu'il ne s'agit pas d'un contrôle en silo, mais d'un contrôle en bonne coopération, puisque c'est le service le plus pertinent qui intervient dans tel ou tel domaine en fonction de ses compétences. À mon sens, c'est là un bon usage des deniers publics : les services vétérinaires, dont c'est le coeur de métier, traitent de ce qui relève de l'animal ; nous, qui sommes plus spécialisés dans le végétal et la loyauté, sommes chargés des contrôles en ces matières, sur lesquelles nous sommes les plus efficaces.
Il faut bien constater que des progrès ont tout de même été réalisés puisque les taux non-conformité sur le circuit formel sont aujourd'hui extrêmement bas. Cela témoigne d'une nette amélioration. Nous devons désormais, comme je l'expliquais, nous orienter vers le circuit informel. Mais outre les contrôles, il convient d'intégrer la dimension de sensibilisation de la population. Le programme JAFA, jardins familiaux, doit être associé à la cartographie des sols qui est en cours, pour que chacun sache si son terrain ou son potager est contaminé. S'il ne l'est pas, il n'y a aucune raison pour que ces personnes ne puissent pas continuer à produire leurs fruits ou leurs légumes.
De plus, la sensibilisation doit aussi porter sur des produits précis, car la migration du chlordécone n'affecte pas tous les types de produits. Certains sont plus sensibles. C'est la raison pour laquelle nos contrôles sont ciblés sur les légumes parce que c'est essentiellement ce qui pousse dans le sol ou ce qui touche le sol qui est contaminé.