Bien. Cela veut dire, je le répète devant les élus que nous sommes, que 1 % de ceux qui sont potentiellement exposés bénéficient à terme d'une reconnaissance au titre des accidents du travail – maladies professionnelles. Ce chiffre est pour moi extrêmement important, dans la mesure où l'orientation qui a été prise par le Président de la République est précisément d'inscrire les maladies liées au chlordécone au nombre des maladies professionnelles. Or, au constat statistique que nous venons de faire, s'ajoute le problème – signalé par la Mutualité sociale agricole – de la complication d'éloaboration du tableau et de la difficulté de l'interpréter. Ainsi, la plupart des personnes qui devraient relever du régime se trouveraient rejetées vers une négociation dans le cadre d'un comité régional de recours préalable auprès duquel elles devront faire la preuve, non pas qu'elles ont travaillé dans une bananeraie, mais que la maladie qu'elles ont développée a un lien avec le chlordécone.
C'est un point très important, car un débat très politique a eu lieu ces derniers temps sur la question. J'ai dit, pour ma part, que je considérais qu'il ne fallait pas se concentrer uniquement sur les maladies professionnelles des travailleurs agricoles – même s'il faut le faire aussi, bien sûr –, en améliorant le système actuel pour que les salariés agricoles antillais soient concernés, ainsi que les travailleurs informels. En effet, cela ne représente que 12 000 personnes sur les 750 000 personnes, en Martinique et en Guadeloupe, qui se trouvent exposées à l'environnement de la pollution. Autrement dit, 738 000 personnes ne seraient pas prises en compte. Excusez-moi de vous avoir interrompue, madame, mais je tenais vraiment à souligner ce point. J'ai lu avec attention votre rapport et je trouve que ses conclusions sont tout à fait claires. Poursuivez, je vous prie.