Concernant les retraites des militaires, je ne partage pas vraiment les appréciations du rapporteur, du secrétaire d'État et de M. Gouttefarde. La commission de la défense a auditionné de nombreux représentants du Conseil supérieur de la fonction militaire, et il existe une inquiétude sensible : les choses ne sont pas si simples. Les militaires connaissent une forte progression de carrière, et ils craignent que les nouvelles modalités de calcul n'en tiennent pas suffisamment compte. De plus, des primes seront certes intégrées, mais beaucoup n'en touchent pas. Ils sont donc très inquiets parce qu'ils sont persuadés de ne pas atteindre le niveau de retraite que le système actuel leur aurait assuré.
Le rapporteur a raison de souligner que l'existence d'une armée opérationnelle nécessite le départ anticipé des militaires – c'est facile à comprendre. Néanmoins, nous risquons à l'inverse d'assister à des départs rapides et de connaître des difficultés de recrutement, susceptibles d'engendrer un problème de pérennité de l'emploi de militaire.