Le rapporteur a évoqué la démographie du secteur des industries électriques et gazières, et le ratio entre actifs et retraités. Selon moi, il s'agit de l'angle mort de votre politique : vous faites des projections de manière statique, comme si nous ne parlions pas d'un secteur en faveur duquel il faut consentir un investissement massif en période de transition énergétique.
Pourtant, c'est bel et bien le cas, ce qui signifie que, demain, les actifs seront plus nombreux. Dans ce secteur, nous voulons des agents et des agentes très bien formés dont la carrière puisse évoluer et dont le statut soit sécurisé et sécurisant pour faire face aux enjeux majeurs de la transition écologique.
Le secrétaire d'État reconnaît les spécificités du secteur, au moins à demi-mot. C'est ce qu'on appelait les régimes spéciaux : la macronie prétend sans cesse réinventer la poudre mais, en réalité, c'est ce que représentent ces spécificités. Dès lors, quel intérêt d'en débattre à l'Assemblée nationale ? Il faudrait avoir d'abord mis à plat ces spécificités ainsi que les enjeux de la pénibilité avec les organisations syndicales, que vous prétendez entendre, pour savoir comment les prendre en compte.
Vous allez recréer des régimes spéciaux au sein du nouveau système prétendu universel, qui, en réalité, ne l'est pas. La réalité résiste à votre volonté de tout niveler car les métiers et les statuts sont très variés. Voilà pourquoi aucune des générations de gaziers et d'électriciens et d'électriciennes ne doit intégrer le nouveau système. Aucune n'en veut, d'ailleurs, puisque ces professions, ne vous en déplaise, restent mobilisées contre la réforme.