Pour Ambroise Croizat, qui avait pu rêver d'un vrai système universel, votre projet aurait été un vrai cauchemar. Si des inégalités demeurent dans notre système de retraite par répartition, les dispositifs de solidarité existants – les droits familiaux, les pensions de réversion, le minimum contributif – contribuent à les réduire fortement au profit des personnes qui ont peu cotisé ou qui ont eu des périodes d'interruption d'activité.
Votre texte, lui, est profondément inéquitable. Je l'ai déjà dit : eu égard à la pénibilité et à l'espérance de vie, un point cotisé par un ouvrier n'a pas la même valeur qu'un point cotisé par un cadre. En traitant de la même manière des individus placés dans des situations professionnelles inégales, le Gouvernement a donc fait le choix d'un système inéquitable de retraite, un système qui aura pour effet d'amplifier les inégalités entre les assurés.
J'écoutais ce matin l'interview de Gabriel Attal par Jean-Jacques Bourdin. À la question de savoir pourquoi la réforme ne pouvait pas être reportée, il a répondu que les agriculteurs devaient pouvoir en bénéficier rapidement. Quand on sait que ceux qui ont déjà liquidé leur retraite continueront de toucher des pensions de misère, c'est véritablement se moquer d'eux !
Pourquoi d'ailleurs nous contenter d'un minimum de 1 000 euros ? Pensez-vous qu'il s'agit d'un montant généreux pour une retraite ? Ça ne l'est évidemment pas !