S'agissant du principe selon lequel tout euro cotisé ouvrira les mêmes droits, nous n'avons pas suffisamment expliqué, me semble-t-il, pourquoi ce n'est pas le cas dans le système actuel.
C'est simple : tant qu'une personne n'a pas liquidé sa retraite, elle ne sait pas aujourd'hui combien un euro cotisé rapporte. Or il peut ne rien rapporter du tout dès lors qu'elle n'a pas cotisé le nombre de trimestres exigés dans le régime dont elle dépend.
Personnellement, je vais dépendre de trois ou quatre régimes ; si je n'ai pas cotisé le nombre de trimestres suffisants pour chacun d'eux, alors tous les euros que j'aurai cotisés – à mon âge, il s'agirait plutôt des francs ! – ne me rapporteront rien – ils me rapporteront peut-être des trimestres, mais pas des euros.
Aujourd'hui, il existe deux critères, séparés par un firewall, autrement dit un pare-feu : d'un côté, le nombre d'annuités ou de trimestres, de l'autre, le taux de remplacement. Si quelqu'un ne possède pas un nombre suffisant d'annuités, les sommes qu'il a cotisées ne peuvent pas être prises en compte pour calculer le montant de sa pension. En d'autres termes, on peut avoir effectué quarante-trois trimestres morcelés, et toucher seulement 1500 à 1600 euros de retraite, après avoir cotisé sur les salaires à 3 000 ou 4 000 euros.
Voilà la réalité. Le système à points, c'est la seule chose qu'il change, introduit un mode de calcul permettant d'obtenir des droits en mitigeant ces deux indicateurs.