Intervention de Joaquim Pueyo

Séance en hémicycle du mercredi 26 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 2

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Certains collègues disent qu'il existe un malaise chez les avocats ; c'est vrai. Ce malaise concerne la réforme judiciaire car, à travers elle, on veut spécialiser les juridictions, et il a été amplifié par la réforme des retraites que vous proposez. Tous les avocats que j'ai rencontrés, qu'ils travaillent dans des cabinets avec beaucoup d'activité ou non, y compris dans les barreaux modestes, sont contre cette réforme. Même les avocats commis d'office, sollicités dans le cadre de l'aide juridictionnelle, qui n'ont pas de grands revenus, sont absolument contre le régime universel que vous souhaitez instaurer.

S'agissant de la démographie, j'estime que l'exigence juridique va s'amplifier et que, comme l'indiquent les simulations, le nombre d'actifs par retraité, qui équivaut à 4 pour 1 actuellement, passera à 3,6 pour 1 en 2030. L'équilibre sera donc maintenu.

Les avocats nous disent qu'ils disposent déjà d'un régime solidaire, ce qui a été démontré à plusieurs reprises par les chiffres : il l'est effectivement pour les avocats eux-mêmes, mais aussi pour l'ensemble de la société. J'estime donc qu'il convient d'écouter les avocats mais également de les entendre. Quand une profession se mobilise avec autant de vigueur contre une réforme, je considère que les parlementaires doivent y être sensibles.

Les avocats constituent une profession particulière car ils sont garants de nos libertés individuelles et collectives, des droits de l'homme et de tous les combats afférents. Cela ne me choque donc pas qu'il existe pour eux un régime spécifique, comme vous en autorisez pour les contrôleurs aériens ou d'autres professions.

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