Hier, le 25 février, le Conseil national des barreaux publiait un communiqué de presse : « Cet amendement, que le Gouvernement n'a pas jugé bon de soumettre ou de transmettre au CNB avant son dépôt, reste sur le même principe : faire supporter aux avocats le prix de leur entrée imposée dans le système universel de retraites. [… ] Nous refusons de payer pour une réforme qu'on nous impose et dont nous ne cessons de dénoncer l'injustice et le danger qu'elle crée pour l'avenir de nos cabinets et de l'accès au droit. » Cet amendement que vous proposez pour solde de tout compte, si je comprends bien, monsieur le secrétaire d'État, est ainsi décrit : « Ces expédients de dernière minute ne sont pas à la hauteur de l'enjeu ni de notre mobilisation. [… ] La réforme des retraites nécessite un débat parlementaire approfondi. La démocratie justifie qu'il ne soit pas escamoté. Nous y prenons toute notre part. Les légitimes revendications des avocats n'étant toujours pas prises en compte, notre mouvement s'organise pour durer. »
Voilà ce que vous répondent les avocats, qui manifestaient encore, il y a quelques instants, devant l'Assemblée nationale. Ils affirment que cet amendement montre l'improvisation qui règne actuellement.
J'en profite pour renouer avec le fil de mon précédent propos, sur cette réforme « colin-maillard » : nous ne savons pas où nous allons, c'est un bricolage complet, comme on le voit avec cet amendement du Gouvernement. Vous donnez l'impression de découvrir le fonctionnement du système ; vous donnez le sentiment, sans doute à raison, d'une opération de falsification du système visant à le dénigrer, pour justifier votre réforme.