Prenez le cas d'un étudiant qui achève de brillantes études à vingt-quatre ans, et qui a envie, comme beaucoup de jeunes aujourd'hui, d'aller voir du pays. Supposons qu'il passe quatre ans à l'étranger, pour ne revenir en France qu'à vingt-huit ans. Selon le système actuel, n'ayant pas cotisé en France pendant quatre ans, il ne bénéficie d'aucun trimestre sur cette période, et devra donc travailler jusqu'à soixante-sept ans, sa pension étant calculée à partir d'une proratisation de trente-neuf quarante-troisièmes.
J'ai reçu des témoignages de jeunes gens qui ont commencé à l'étranger et hésitent à revenir en France, sachant que, dans le système actuel, ils n'auront pas de carrière complète.
Dans le système à points, cet étudiant ne commencera évidemment à acquérir des points qu'à vingt-huit ans, mais, comme il percevra probablement un revenu supérieur, il obtiendra plus de points. Parvenu à l'âge d'équilibre – 64 ou 65 ans, selon son année de naissance – , il pourra, même s'il n'a pas cotisé quarante-trois ans, valoriser sa carrière complète de manière beaucoup plus intéressante que si l'on prenait en compte les vingt-cinq meilleures années de sa carrière mais qu'il lui manquait toujours les quatre années passées à l'étranger.
Vous faites comme si le niveau de revenus pendant les vingt-cinq meilleures années était le seul critère de calcul de la pension. C'est oublier que, quand moins de 150 heures ont été travaillées durant un trimestre – un trimestre, pas une année – , celui-ci ne peut être validé, et que si, arrivé à l'âge légal de départ à la retraite, à 62 ans, le nombre minimal de trimestre n'a pas été atteint, la pension est calculée au prorata du revenu des vingt-cinq meilleures années. Tenez compte des trimestres non validés dans le système actuel !