Il est évident que calculer les retraites à partir de la carrière complète plutôt qu'à partir des vingt-cinq meilleures années est moins favorable aux salariés. S'y ajouteront les effets de la réforme de l'assurance chômage, décidée contre l'avis des organisations syndicales, qui durcit les conditions d'attribution des droits. On constatera les effets catastrophiques de cette réforme dès le mois d'avril, notamment pour les travailleurs saisonniers. Les cas de surendettement se multiplieront. Des formations ont même été prévues à Pôle emploi, pour gérer les tensions qui ne manqueront pas d'apparaître. Les conditions pour acquérir des droits à la retraite se durciront, pour les chômeurs indemnisés comme ceux qui ne le sont pas.
En réalité, si vous pouvez rattraper les effets des nouvelles modalités de calcul de la retraite pour les perdants de la réforme, c'est grâce au filet de sécurité du minimum contributif.
Il y a quelques jours, nous avions demandé au secrétaire d'État de préciser ce qu'est une carrière complète – notion qui, on l'a bien compris, ne vaut que pour le calcul du minimum contributif.
Le secrétaire d'État a indiqué que 516 mois travaillés constitueraient une carrière complète, et donneraient droit à un minimum de pension d'une valeur équivalente à 85 % du SMIC, en 2037. Il aurait dû préciser que pour bénéficier de ce minimum, il faudra avoir atteint l'âge d'équilibre de 65 ans. Sinon, un malus s'appliquera, même pour ceux qui auront cotisé quarante-trois ans.
Je suis donc favorable à ce que les retraites continuent d'être calculées à partir des vingt-cinq meilleures années, pour ceux qui ont des petites pensions et ceux qui ont eu des salaires modestes. Le système doit par ailleurs rester redistributif.