Sur le sens des mots et la nécessité d'en respecter la précision, je ne répéterai pas pour la énième fois que « mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde ». Toutefois, il est toujours préférable – surtout dans un texte de loi – d'être précis.
Par le biais du présent amendement, nous proposons de compléter l'alinéa 26 en ajoutant, après le mot « équilibre », le mot « financier ». En effet, en l'absence de prédicat, le mot « équilibre » peut signifier beaucoup de choses.
Pour fixer l'âge d'équilibre du départ en retraite, nous aurions pu prendre en considération bien d'autres notions. Nous aurions pu définir un âge d'équilibre permettant de partir en retraite en bonne santé. Nous aurions pu considérer que l'âge d'équilibre doit garantir une retraite dans la dignité. En somme, nous aurions pu nous fonder sur de nombreuses considérations pour préciser ce que nous entendons par « âge d'équilibre ».
Or votre réforme, monsieur le secrétaire d'État – et c'est votre droit – , ne comprend l'âge d'équilibre que sous l'angle de l'équilibre financier du système, délaissant celui des hommes et des femmes concernés. Vous repoussez nos propositions visant à assurer l'équilibre financier du système de façon plus juste et plus solidaire que vous ne le faites. Vous retenez un âge d'équilibre qui aura pour effet d'allonger le temps de travail, en reportant l'âge de départ en retraite, et de diminuer le niveau des pensions, notamment celui des plus modestes.
Pour justifier tout cela, vous mettez en avant un âge d'équilibre ; mais il s'agit d'un âge d'équilibre exclusivement financier, ne tenant nullement compte des exigences de dignité. Dès lors, pour être précis, ajoutons au mot « équilibre » le mot « financier » à l'alinéa 26 !