Comment pouvez-vous comparer deux périodes historiques n'ayant rien à voir entre elles et deux contextes politique à fronts renversés ? Nous avons, d'un côté, l'union nationale ainsi que le consensus politique et social, dans un pays sortant de la guerre, pour élever notre niveau de protection sociale et de retraite, et, de l'autre, un pays où l'immense majorité des Français – nous l'avons encore rappelé hier soir – sont opposés à votre réforme des retraites, où les partenaires sociaux – des employeurs jusqu'aux représentants des salariés – le sont également, fût-ce pour des raisons diverses, où l'Assemblée nationale est, disons-le ainsi, malmenée, où le Conseil d'État a émis un avis d'une sévérité extrême et où, en vous entêtant comme vous le faites, vous fabriquez non pas l'unité de la nation mais sa fracturation, chose très grave qui est à l'origine d'un climat délétère dont j'espère, chers collègues, qu'il vous inquiète tous !