De trop longues phases de transition étirent la réforme comme un chewing-gum et lui font perdre tout son sens. Qui peut se projeter à vingt, trente ou quarante ans ? Plutôt que d'ouvrir la porte à une logique par activité ou par métier, vous auriez été mieux inspirés de définir un système réellement universel de pénibilité, fondé avant tout sur l'usure physique au travail.
Mais la faute principale réside, j'y reviens, dans l'illisibilité de ce projet. Les Français attendaient du pragmatisme là où votre réforme est essentiellement idéologique. La loi est forte quand elle est simple, quand elle est compréhensible, quand elle est discutée et expliquée. Qui, parmi les Français, peut dire, maintenant ou demain, si sa retraite sera meilleure après votre réforme qu'avant ? Absolument personne.