Car non, nous ne souhaitons pas un recul de l'âge légal de la retraite ; au contraire, nous souhaitons l'avancer. Nous souhaitons renouer avec le fil du progrès, un progrès qui, au long du XXe siècle, grâce à l'obstination du mouvement ouvrier, a vu le temps de travail diminuer, pour les enfants, d'abord, qui ne sont plus descendus à la mine à 10, 12 ou 14 ans ; pour les femmes qui, grâce au congé de maternité, n'ont plus accouché sur les chaînes ; pour toutes et tous avec le dimanche chômé, avec le samedi à l'anglaise, avec les premiers congés payés, avec les trois huit et, bien sûr, en bout de course, la retraite, cette « nouvelle étape de la vie », comme causait Jean Jaurès, une retraite ramenée à 60 ans en 1982 et que, depuis lors, vous repoussez sans cesse, pour mieux servir des dividendes aux actionnaires. Voilà notre histoire, voilà notre héritage !