C'est cela aussi la noblesse de la politique ! Où sont vos promesses de nouveau monde ? La noblesse de la politique, c'est lorsque l'on défend avec fierté ses convictions, lorsque l'on assume avec sincérité les choix que l'on souhaite pour son pays, lorsque l'on porte avec passion ses valeurs. C'est cela l'honneur du débat démocratique. Au lieu de cela, votre gouvernement et sa majorité avancent masqués. Sous couvert d'efficacité, vous méprisez le débat d'idées.
Parce que la politique mérite mieux que la confusion que vous entretenez, monsieur le Premier ministre, parce que la politique mérite de la clarté et de la cohérence, qui manquent cruellement dans votre projet, nous ne souhaitons pas tomber dans le piège que vous tendez grossièrement, celui du chantage au projet sans débat et sans vote, sinon le chaos. On ne peut pas jouer le 23 avril 2017 tous les jours pendant cinq ans : ce n'est pas cela la démocratie.
Les vrais besoins pour notre pays sont de deux ordres. Il faut d'abord assurer l'équilibre financier de notre système par répartition d'ici à 2025. Sinon, le déficit pourrait atteindre 17 milliards et entraîner une baisse des pensions. Le second défi consiste à revaloriser les petites retraites actuelles.
Ces deux défis, vous n'y répondez pas. En l'état, votre projet n'apporte aucune réponse sérieuse, crédible. Le projet des Républicains, lui, y répond de manière pragmatique : mes collègues Damien Abad et Éric Woerth vous l'ont présenté. Pour y parvenir, nous avons un financement clair, dont les solutions sont différentes des options défendues par les porteurs socialiste, communiste et insoumis de la présente motion. Nous le respectons, mais nous assumons cette différence, ce qui a le mérite de la clarté.
Non seulement vous ne relevez pas ces défis, mais pire : vous créez de nouveaux problèmes, vous pénalisez les fonctionnaires, les parents de familles nombreuses, les professionnels libéraux. Vous avez multiplié les promesses, mais, en réalité, en abusant du langage. « Un euro cotisé donnera les mêmes droits », c'est faux ! Le « système universel pour tous », c'est faux !