Cet amendement nous permettra peut-être d'avancer. La date du 10 mai a été arrêtée pour juger de l'état sanitaire du pays et, le cas échéant, décider d'organiser le second tour avant la fin du mois de juin – ce qui signifierait heureusement que le pays revit et sort de la crise.
Néanmoins, cette date nous paraît trop proche. Le rapport devant être présenté le 10 mai, il contiendra des éléments épidémiologiques, statistiques et autres qui, pour certains, dateront de fin avril ou de début mai, à une période où se succèdent plusieurs jours fériés – même si les cérémonies du 1er et du 8 mai se dérouleront dans des conditions particulières. J'espère du reste que nous pourrons fêter le 8 mai dignement, car nous célébrerons alors le soixante-quinzième anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale, ce qui n'est pas rien. Quoi qu'il en soit, il pourrait résulter du choix de cette date une décision arrêtée trop vite.
Par cet amendement, le groupe Les Républicains propose de fixer une deuxième date, au 24 ou 25 mai par exemple, afin de disposer quinze jours plus tard d'éléments épidémiologiques et statistiques beaucoup plus récents. On peut en effet penser que le pic, attendu la semaine prochaine ou dans une dizaine de jours, sera passé. Non seulement le pays commencerait alors à sortir de la crise, mais en outre, le second tour pourrait être organisé à la fin du mois de juin. Au septième considérant de son avis, le Conseil d'État envisage du reste l'hypothèse que la crise persiste à cette échéance, contraigne à prolonger les mesures d'urgence sanitaire et rende impossible l'organisation du second tour « avant l'été ». La date que nous proposons est bien antérieure à l'été, même si nous serons sans doute en désaccord avec M. Lagarde qui souhaite remettre tous les compteurs à zéro.