En faisant ainsi, je le disais cette nuit, c'est bien la nation que nous avons représentée. Ensemble, ici, au-delà de nos différences et de nos sensibilités, nous sommes bien, tous, la République, la République debout, la démocratie qui tient bon et ne vacille pas. Je tiens à saluer le sens des responsabilités de chacun, l'esprit d'unité nationale qui a prévalu et qui nous unit. Avec Raphaël Schellenberger, autour de Damien Abad, que je salue également tous deux, le groupe Les Républicains a essayé d'être une force de proposition. Nous avons eu le souci permanent de travailler à une oeuvre collective dans l'intérêt général, mus par un esprit de résistance, non à nos collègues, mais à la fatalité, à la maladie, à ce qui s'abat actuellement sur le pays.
Je tiens enfin à saluer la présidence de l'Assemblée nationale, ses services, nos collaborateurs et ceux de l'Assemblée, tous ceux qui, dans l'ombre, nous ont permis de faire aboutir ce travail. Je salue Yaël Braun-Pivet, Gilles Le Gendre et d'autres collègues, comme Stanislas Guerini, sans vous oublier, monsieur le ministre. Nous avons connu hier des interventions et des interruptions de séance fructueuses, qui démontrent vos talents de fin négociateur.
Certains ne s'y retrouveront pas ; certains trouveront que nous avons été trop longs. Quoi ! Trois jours pour bousculer des pans entiers de notre droit, ce serait trop long ! Ce que nous allons adopter tout à l'heure n'est pas rien : quarante-trois habilitations, qui se traduiront par une vingtaine d'ordonnances ; des bouleversements de notre droit économique, social, électoral, fiscal, pénal, sanitaire, j'en passe et des meilleurs ; sans compter un certain nombre de principes constitutionnels, au sommet de notre hiérarchie des normes, la liberté d'aller et de venir, la liberté de réunion, la liberté d'entreprendre, eux aussi bousculés par des temps bien incertains. Pour donner des pouvoirs exceptionnels à l'État, il est essentiel que la représentation nationale prenne son temps. C'est aussi la grandeur du bicaméralisme, de la navette parlementaire, à laquelle nous rendons hommage.
Puisque les pouvoirs sont exceptionnels, les recours ne doivent pas être l'exception. Il y avait là matière à de vrais débats : tous ne sont pas éteints. Mais le Gouvernement a désormais toutes les cartes en main. Il doit s'en emparer. Vous devez impérativement utiliser ces voies et moyens qui, nous l'espérons, permettront de juguler la crise et de nous préparer des jours meilleurs. Je ne suis pas naïf : il y aura des bilans, des évaluations ; mais l'heure n'est pas aux polémiques. Restons unis dans cet esprit de résistance. Résistons ! Il est des guerres que l'on a su mener ; il est des victoires que nous attendons ; et dans tous les cas, ce qui nous unit nous grandit !