Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mardi 31 mars 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Approvisionnement en médicaments

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

En période d'épidémie, face à un virus inconnu, affirmer qu'il n'y a aucun risque serait aller au-delà de ce que je peux décemment vous répondre en conscience, considérant les données de la science en France et dans le monde.

Certains faits ont été déjà été évoqués au cours de cette séance, notamment l'explosion de la demande de médicaments dans le monde – plus de 2 000 % – , laquelle crée des tensions, parfois des manques ou, à tout le moins, une réduction des stocks.

Cela nous oblige en permanence à établir une logistique accélérée et réactive pour faire en sorte qu'aucun hôpital ne manque de moyens pour soigner les malades. C'est le cas dans le monde entier – je m'en entretiens avec mes homologues européens, mais aussi américains et japonais, dans le cadre du G7 Santé.

M. Lauzzana a raison de souligner que cela pose la question majeure de l'indépendance de la France et de l'Europe en matière de production de matériaux vitaux, essentiels.

C'est une réflexion que nous avions déjà amorcée. Vous le savez, plusieurs dispositions ont été adoptées dans le dernier projet de loi de financement de la sécurité sociale. L'une d'entre elles contraint les laboratoires pharmaceutiques à conserver sur le territoire national l'équivalent de quatre mois de stock pour les médicaments d'intérêt thérapeutique majeur.

Nous aurons l'occasion de revenir sur la question essentielle de la réindustrialisation. J'ai déjà salué la forte mobilisation de l'industrie pharmaceutique pour répondre à la demande et je réitère mon hommage, car elle le mérite.

Les agences régionales de santé établissent les priorités pour leur région dans la répartition des stocks de médicaments indispensables dans la période. Nous renforçons l'approvisionnement par un sourcing accru, en lien avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Nous régulons plus strictement les stocks présents sur le territoire, sur le modèle de ce que nous faisons pour les respirateurs. Enfin, partout où cela est nécessaire, nous identifions, avec les soignants, des alternatives pour certains médicaments s'ils venaient à manquer demain.

Face à une épidémie, nous devons être modestes, mais nous devons être armés et tout faire pour être en mesure de lutter avec efficacité.

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