Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, vous commencez à apporter quelques remèdes à la criante pénurie de masques chirurgicaux et FFP2 dont la France souffre toujours et souffrira encore longtemps, une pénurie qui semble être le pilier de notre stratégie face au Covid-19.
Ce dont souffrent le plus les personnels soignants, y compris dans des grands hôpitaux, mais aussi les médecins libéraux, les infirmières, les professions paramédicales, tous les intervenants à domicile, tous ceux à qui nous rendons un vibrant hommage, c'est désormais aussi du manque de tous les autres matériels de protection – les surblouses, les charlottes, les gants, le gel hydroalcoolique – , mais aussi de tensions sur les réserves et l'approvisionnement de médicaments comme les antibiotiques, le curare ou la morphine.
Il y a un risque, d'une part, de perte de chance pour certains malades et, d'autre part, de profonde carence dans l'accompagnement des patients en fin de vie. Et là, à la différence des masques, les agences régionales de santé – ARS – n'ont pas été mobilisées. Chacun semble être renvoyé au système D. Nous assistons à de très sympathiques opérations de solidarité mais un tel enjeu de santé publique appellerait probablement une réponse mieux coordonnée. Le collectif inter-hôpitaux vous a demandé hier de procéder à des réquisitions. Vous avez évoqué le stock stratégique national. Celui-ci vous permettra t-il de tenir jusqu'à la fin de la crise ?
Nous ne sommes probablement encore que dans la phase montante de la crise. Quelles initiatives d'urgence comptez-vous prendre pour pallier les nombreux manques dont souffrent les personnels ?