« Sortir des sentiers battus [… ], nous réinventer » : tels étaient les mots du Président lors de sa dernière adresse aux Français. Il faut avouer que nous en serons loin si nous devons obéir aux logiques, aux dogmes et aux mécanismes de l'Europe tels qu'ils se préfigurent. La compétition de tous contre tous et l'austérité au nom de la dette, on connaît, monsieur de Courson ; on en voit les effets sur l'hôpital et sur tous les autres services publics, et on en mesure maintenant les conséquences dans la lutte contre l'épidémie. On ne peut pas placer le fonctionnement économique au-dessus de l'humain, qu'il doit servir.
Tous les efforts du Gouvernement, inédits, sont soumis au respect de ces dogmes. C'est pourquoi il est important d'aborder le sujet maintenant, en lien avec les mesures que vous proposez et avec la relance que vous esquissez. La motion de rejet vise à alerter. Refuser le rapport que nous demandions hier nous conduit donc à nous interroger : on ne pourra pas, dans ces conditions, évoquer différemment les mesures possibles ni provoquer une relance verte telle que vous la souhaitez ; on ne pourra pas conduire la relance sans sortir des dogmes de l'Europe actuelle et rompre avec la politique de la BCE, qui n'a pas contribué à la relance et au bien-être des pays, j'insiste, mais plutôt à les mettre à genoux, en particulier la Grèce.