Nous allons, en un claquement de doigts, dépenser des sommes considérables. De mémoire de parlementaire – Charles de Courson en est témoin – , jamais nous n'avons dépensé autant d'argent en si peu de temps.
À un moment ou à un autre des débats, il faut le dire : avec la moitié des crédits de 40 milliards d'euros que nous allons adopter, augmentés des 10 milliards du précédent PLFR, nous aurions réglé tous les problèmes des services publics dans notre pays : non seulement ils seraient les plus exemplaires au monde, mais ils disposeraient de tous les moyens de protection nécessaires. Cette question est véritablement sur les lèvres de nos concitoyens, d'autant plus qu'il s'agit de dépenses de fonctionnement.
De même, personne ne comprend que nous n'ayons pas dépensé l'autre moitié – elle aurait largement suffi – pour régler les problèmes environnementaux que vous évoquiez à l'instant, monsieur le ministre de l'économie et des finances. Cela fait des années que nous demandons deux, trois, quatre ou cinq milliards d'euros supplémentaires pour régler la prochaine crise, à savoir la crise environnementale – le gouffre qui est devant nous.
Certes, nous sommes aujourd'hui dans l'urgence, et nous voterons de bon coeur ces crédits ; mais je ne doute pas que, dans le cadre du plan de relance auquel vous réfléchissez, vous ne prépariez le monde de demain. En tout état de cause, si nous ne préparons pas le monde de demain – nouveau, plus humain, plus équilibré – , la jeune génération portera un regard particulièrement cruel sur ce que nous faisons en ce moment.