Il vise à rétablir l'impôt de solidarité sur la fortune – ISF – afin de renforcer les finances publiques. L'examen des amendements à suivre nous donnera l'occasion d'expliquer à quelles urgences pourraient répondre les 3,2 milliards d'euros qui manquent dans les caisses de l'État à cause de la suppression de cet impôt : nous verrons comment ils pourraient être affectés dans les circonstances de l'urgence sanitaire.
Tout le monde se félicite de la solidarité à l'oeuvre, et chacun fait ce qu'il peut pour y participer. Permettez-moi une parenthèse : le mot « solidarité » est dérivé de « solide », or un solide se caractérise par les liaisons entre les atomes qui le composent, sans lesquelles il s'effondrerait. Je vous laisse approfondir la réflexion en vous demandant ce que pourrait désigner la solidarité dans le champ du rapport entre le capital et le travail – mais là n'est pas le sujet.
L'élan de solidarité dont nous sommes témoins nous rappelle, s'il le fallait, que l'homme a autant d'appétence pour la solidarité que pour la concurrence. Surtout, pourquoi préférez-vous la charité, à laquelle votre plateforme de don fait appel, à la restitution d'un impôt justement nommé « de solidarité », assis sur la fortune ? La charité dépend du bon vouloir, mais la recherche médicale ne peut pas dépendre du bon vouloir de telle entreprise ou de tel particulier. À l'échelle d'une nation, la solidarité repose sur la juste fiscalité et la juste redistribution. En outre, contrairement à ce que vous affirmez, la suppression de l'ISF n'a donné lieu à aucune forme de contrepartie, donc de solidarité en matière d'emploi. Ce n'est pas nous qui l'affirmons, c'est l'Institut des politiques publiques.