Le report proposé par cet amendement donnerait un indice de ce que serait la relance telle que l'imaginent les adeptes de la croissance, de la compétitivité et de normes qui s'assoient tout à la fois sur le bien commun et sur la préservation des écosystèmes. La raison d'être des taxes sur le carburant est d'ordre environnemental, même si elles sont insuffisantes, voire symboliques, puisqu'elles ne s'appuient sur aucune réorientation globale de l'outil industriel en direction des énergies renouvelables et de la transition énergétique.
Soyons prudents, néanmoins : les grandes industries qui bénéficieraient du report de cette légère augmentation profitent déjà de nombreuses niches fiscales grâce auxquelles le régime fiscal actuel leur est très favorable. C'est précisément l'un des obstacles que nous rencontrons pour faire de l'écologie non pas un simple terme de communication mais un véritable objectif politique. Il n'est donc, à mon sens, pas raisonnable de surseoir à l'entrée en vigueur de cette modeste augmentation de la taxe sur le carburant.