Comme je l'ai dit hier en commission des finances, le plan de soutien de 100 milliards d'euros en discussion est financé par la dette. Je n'en fais pas du tout grief au Gouvernement, mais demander un effort exceptionnel aux personnes les plus aisées et aux grandes entreprises serait la moindre des choses. On ne peut pas se contenter de constater l'envol des inégalités – 1 % des Français détenant 20 % des richesses du pays et ces inégalités continuant de se creuser, non pas en raison de l'évolution des revenus du travail, mais bien de celle des revenus du patrimoine. Si l'extrême concentration des richesses dans quelques mains nous paraît – à nous du moins – déjà scandaleuse en temps normal, elle devient vraiment indécente et, pour tout dire, potentiellement explosive en ces temps de crise sanitaire.
Aussi le présent amendement vise-t-il à instaurer une contribution exceptionnelle sur les encours d'assurance-vie. Il a tout de même une limite : ne sont pris en considération que les encours supérieurs à 30 000 euros – montant retenu parce qu'il est précisément celui de l'encours moyen en assurance-vie. En outre, 1 % des assurés détiennent à eux seuls un quart des encours d'assurance-vie, soit 425 milliards d'euros. Une telle mesure pourrait tout de même rapporter quelques milliards à l'État et financer, au titre de la solidarité, une partie du plan de soutien.