Il n'est guère à la mode de dire du bien de la Turquie ; sans en dire du bien, je voudrais néanmoins nous rappeler au principe de réalité, en insistant sur deux points essentiels. En premier lieu, la Turquie est notre alliée, dans le cadre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), et elle l'a démontré dans la lutte contre Daech. En second lieu, du fait de sa situation géographique, quand bien même l'Union européenne la soutient financièrement, la Turquie a fait face à l'afflux de 4,5 millions de migrants qui ont causé des tensions sociales et économiques au sein de sa population ; à ce titre, je voudrais saluer les efforts consentis par le peuple turc, qu'il faut distinguer de ses gouvernants.
À la suite de la situation dans la zone d'Idlib, la Turquie est confrontée à un nouvel afflux de milliers de réfugiés, dont une grande majorité sont des femmes et des enfants. Que pouvons-nous faire, concrètement, pour l'aider ? Nos valeurs ne nous commandent-elles pas d'être acteurs sur le terrain et non de simples spectateurs ou commentateurs ? Le président Erdogan nous oblige à nous poser la question : le peuple turc doit-il être le seul à porter ce fardeau ?