Madagascar est un ami de longue date de la France et un partenaire stratégique dans l'océan Indien, ce dont témoigne votre déplacement sur l'île, le mois dernier, lors duquel vous avez annoncé notre soutien, à hauteur de 240 millions d'euros, au projet « Initiative Émergence Madagascar » du président Rajoelina. L'indice malgache de développement humain demeure néanmoins l'un des plus faibles au monde. À cet égard, je me réjouis de constater que Madagascar fait partie des dix-neuf pays qui bénéficieront en priorité de l'aide au développement française.
Toutefois, l'avenir des relations franco-malgaches demeure troublé par la question de la souveraineté des îles Éparses. Le Président de la République s'est entretenu à ce sujet avec son homologue malgache en mai, et une commission mixte a été mise en place pour échanger à la fois nos arguments juridiques et nos propositions de développement. En décembre, s'est pourtant ouverte à Madagascar une concertation nationale sur les îles Éparses, à travers laquelle le gouvernement malgache a massivement mobilisé son opinion publique autour de l'archipel. Depuis 1896, la France exerce sans discontinuer une totale souveraineté sur ces terres, aujourd'hui administrées dans le cadre des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Si ces îles ne comptent aucune population civile permanente, leurs ressources sont extrêmement nombreuses et, du fait de leur emplacement, elles ont une grande importance stratégique : elles confèrent à la France une zone économique exclusive très étendue – 640 400 kilomètres carrés, soit 6 % de notre territoire maritime. À la suite de l'annonce d'une volonté commune des deux présidents de trouver un accord avant le 26 juin 2020, soixantième anniversaire de l'indépendance de Madagascar, quelles sont les pistes envisagées pour y parvenir ?