Je ressens une certaine amertume en voyant la façon dont se développe le débat européen, marqué par une grande confusion intellectuelle et de profonds ressentiments ; les choses ne sont pas bien perçues ni bien présentées dans l'opinion.
L'action européenne dans la lutte contre la pandémie peut s'exercer à quatre niveaux : garantir l'emprunt à des taux maîtrisés pour les États – et sur ce plan, la Banque centrale européenne fait ce qu'il faut ; harmoniser par une action de solidarité technique les stratégies de sortie du confinement – nous en sommes encore loin ; promouvoir une solidarité des plus riches envers les plus pauvres – on retombe dans les ornières habituelles, les plus riches refusant de payer, les plus pauvres d'être contrôlés par les plus riches ; relancer enfin l'économie par une stratégie d'investissements, qui requiert de définir au préalable une stratégie économique.
Le rôle de la France ne serait-il pas d'assurer une médiation entre l'Europe des « radins » et l'Europe des « mendiants » et de clarifier un débat qui, pour l'heure, n'est pas à la hauteur des enjeux ?