Intervention de Christophe Bouillon

Séance en hémicycle du jeudi 9 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bouillon, rapporteur pour avis de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, l'examen de ce budget n'intervient pas à n'importe quel moment, mais à quelques jours du rendez-vous fixé à Paris pour célébrer le succès de l'accord sur le climat, que l'on doit à notre pays, à Laurent Fabius, à Ségolène Royal et à tous ceux qui se sont mobilisés pour atteindre cet objectif important. Il se tient aussi à un moment où l'alerte est de plus en plus vive, notamment de la part des scientifiques : ils affirment que nous ne tiendrons pas l'engagement de contenir l'augmentation de la température sur Terre dans les 2 degrés. Il intervient aussi au moment où commence la COP23, à Bonn, à l'invitation des Îles Fidji.

J'imagine, monsieur le secrétaire d'État, que vous êtes un admirateur de la langue de Goethe ; en revanche, j'ignore où vous en êtes dans l'étude du fidjien. Talanoa signifie « palabres » en fidjien. Parler, c'est important, notamment au Parlement. Nous nous livrons à un exercice budgétaire et manions les chiffres, mais chacun sait que, derrière les chiffres, il y a des discours et que, derrière les discours, il y a des actes.

Je vous donne acte de vouloir rehausser la trajectoire carbone. En effet, donner un prix au carbone est essentiel si nous voulons lutter avec succès contre le réchauffement climatique.

Je vous donne acte de vouloir généraliser la prime à la casse ; c'est là encore essentiel.

Je vous donne acte de vouloir mettre en oeuvre la loi de transition énergétique, mais je ne comprends pas pourquoi le ministre d'État a remis en cause un objectif important inscrit dans cette loi, celui de ramener la part de l'électricité d'origine nucléaire à 50 % d'ici à 2025. Ce que je ne comprends pas, c'est non pas la difficulté à atteindre cet objectif, mais le fait que cette décision ne soit assortie d'aucun calendrier, alors qu'il est essentiel d'en avoir un. La loi de transition énergétique n'oppose pas les énergies les unes aux autres : elle veut donner leur place aux énergies renouvelables. Or, pour ce faire, il faut bien diminuer la part du nucléaire dans la production d'électricité. Il ne faudrait pas que cette décision soit une forme de lâcher-prise.

Je vous donne acte de vouloir irriguer nos territoires avec la transition écologique et solidaire, de vouloir être solidaire avec l'ensemble du territoire, mais je ne comprends pas pourquoi vous avez pris la décision de revenir sur le dispositif des territoires à énergie positive pour la croissance verte. Plus de 500 territoires sont concernés, comprenant environ 15 000 communes et rassemblant 40 millions de Français. C'est un succès, car les territoires se sont saisis de ce dispositif : les élus ont considéré que c'était l'occasion pour eux de s'engager fortement, avec différents acteurs, dans la réussite de la transition énergétique. C'est un tel succès que 750 millions d'euros doivent en principe être engagés à ce titre. Vous me répondrez que 400 millions sont budgétés aujourd'hui, …

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