Intervention de Jean-François Eliaou

Réunion du mercredi 8 avril 2020 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Eliaou :

Je m'interroge sur l'utilité d'un tel procédé, d'abord compte tenu des problèmes qu'il pose sur le plan législatif et juridique, au regard des libertés.

Sur le plan épidémiologique, certaines des hypothèses de départ présidant à la mise en oeuvre de la mesure sont incertaines. D'abord, quelle est la probabilité qu'une forte proportion de la population soit immunisée ? Les prévisions sont un peu pessimistes à ce sujet, puisque des travaux italiens ont montré que même dans des zones très fortement infectées, l'immunisation est relativement faible. Il faut également prendre en compte la possibilité de contamination présymptomatique.

Enfin se pose la question de l'adhésion : le recours à l'outil numérique est fondé sur le volontariat, et la fracture numérique fait que tout le monde ne pourra pas être impliqué dans l'opération ; or les populations les plus fragiles sont souvent les plus susceptibles d'être contaminées.

En tant qu'épidémiologiste et au vu de tous ces éléments, êtes-vous satisfait de ce type d'approche, et que pensez-vous des biais qui lui sont inhérents ?

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