Dans la lignée de la question précédente, je veux avoir une pensée pour les milliers d'enfants et de femmes victimes de violences intrafamiliales en cette période de confinement, laquelle constitue, pour eux plus encore que pour les autres, une épreuve. La violence qu'ils subissent est plus forte et moins visible, car le confinement les coupe de leurs seuls contacts extérieurs au foyer, qui sont autant de soupapes nécessaires et d'occasions de repérer et de signaler les violences. Au sein des foyers confinés, ces violences ne peuvent que s'accentuer. L'angoisse, la promiscuité, le chômage partiel, l'arrêt de l'activité professionnelle peuvent faire éclater la violence dans les foyers à risque et la renforcent dans ceux où elle existe déjà. Je rappelle, à cet égard, que la maltraitance infantile et les violences conjugales touchent tous les milieux, toutes les classes sociales et tous les territoires.
Dans ce contexte particulier, il est essentiel de continuer à faire fonctionner tous les rouages de la mécanique sociale et judiciaire. Des mesures ont été prises, que je salue. Les numéros 3919 et 119 sont toujours accessibles et il est désormais possible de signaler des cas de violence de manière plus discrète, sur internet, ou en envoyant un SMS au 114. Les victimes de violences peuvent aussi signaler leur situation en pharmacie pour bénéficier d'une protection. Alors que les impératifs de sécurité sanitaire compliquent l'action des services sociaux à domicile, il est indispensable de continuer à prononcer les mesures de protection, qu'il s'agisse des ordonnances de protection pour les femmes victimes de violences conjugales ou des placements d'urgence qui s'imposent pour préserver la sécurité physique et psychique des enfants.
Quelles sont les mesures déjà prises et celles qui sont envisageables pour que l'appareil judiciaire reste aux côtés des victimes et continue à leur apporter la protection qui leur est due ?