Madame la ministre, je voudrais vous interroger au sujet des conséquences de la diminution très marquée de la population carcérale. Vous avez parlé de 8 000 détenus ou prévenus en moins dans nos prisons ; je crains que cette baisse, inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, ne préfigure une très grave crise sécuritaire au lendemain de la crise sanitaire que nous subissons.
Je voudrais rendre hommage aux personnels pénitentiaires et avoir une pensée pour l'agent décédé ainsi que pour les 900 agents symptomatiques que vous avez évoqués. Je n'en pense pas moins à la situation qui va découler de vos choix : le nombre de personnes placées en détention diminue, d'environ 10 %, tandis que d'autres sont libérées dans le cadre du plan que vous avez mis en oeuvre.
Dans ce contexte, il y a lieu d'être encore plus inquiet de la menace terroriste qui pèse toujours sur notre pays, comme l'attentat de Romans-sur-Isère vient d'en apporter la cruelle démonstration. Les groupes terroristes liés à l'État islamique nous menacent d'autant plus que nous sommes vulnérabilisés par la crise sanitaire.
Selon la presse, 130 détenus radicalisés ou condamnés pour des actes de terrorisme seraient prématurément libérés de prison. Sur le millier de détenus radicalisés qui sont condamnés ou placés en détention provisoire pour des faits de droit commun, combien sont également sortis de prison ? À quelles mesures de suivi ces personnes sont-elles soumises ? En particulier, combien de mis en examen pour association de malfaiteurs à caractère terroriste dans le cadre de l'attentat du marché de Strasbourg ont été mis en liberté ? Pouvez-vous nous donner des chiffres très précis à ce sujet et détailler les mesures de protection prévues ? Je vous mets solennellement en garde, madame la ministre, contre la dangerosité d'une politique conduisant à laisser dans la nature des personnes représentant une menace terroriste pour notre pays.