Madame la garde des sceaux, vous nous avez exposé les cinq règles nécessaires à l'encadrement juridique du tracking, outil qui, couplé à une stratégie de tests, pourrait être efficace. Mais peut-il vraiment l'être s'il ne repose que sur le volontariat ? Imaginons que, sur ce fondement, un tiers des Français seulement télécharge l'application : cela suffirait-il à produire un effet sur la santé de la population ? Deuxièmement, ne craignez-vous pas que la pression sociale incitant à l'utilisation de l'application au nom de la santé des autres ne transforme le volontariat en obligation et ne crée une société de surveillance généralisée ? Enfin, comment peut-on garantir que le système sera provisoire ? Si l'application fonctionne dans le cas du Covid-19, qu'est-ce qui empêchera de l'étendre à d'autres maladies transmissibles ou virus ? La surveillance généralisée deviendrait alors surveillance de la santé individuelle de chaque citoyen, ce qui engage le respect des libertés publiques et de la vie privée.