La situation sanitaire dans les prisons s'explique en partie par la surpopulation carcérale qui vous oblige à libérer des prisonniers condamnés – avec des possibilités de suivi limitées, c'est en tout cas ce que l'on peut lire dans la presse – et à vous abstenir d'en enfermer de nouveaux, au risque de créer des problèmes sécuritaires et sanitaires.
L'objectif de 5 à 6 000 libérations a été dépassé en une quinzaine de jours – on a annoncé 6 266 libérations. Ce chiffre pourrait encore augmenter si les libérations ont lieu six mois avant la fin de la détention au lieu de deux mois. Ce projet est déjà mis en oeuvre, par exemple par le tribunal judiciaire de Créteil. Dans le même temps, la construction de nouveaux établissements marque le pas dans le cadre d'un projet déjà revu à la baisse.
Pouvez-vous nous rassurer sur le fait que ce record de libérations ne sera pas révélateur, une fois passé l'état d'urgence actuel, d'une politique fondamentalement anti-carcérale qui serait comme une réminiscence de la politique menée par Mme Taubira ? Je vous saurais gré de nous épargner d'imiter, en guise de réponse, son lyrisme bavard, mais je sais que vous n'en êtes pas friande.