Concernant l'aide alimentaire aux plus démunis, Julien Denormandie a lancé et financé un dispositif de distribution de chèques services aux personnes sans domicile fixe, en outre-mer comme en métropole. Dans chaque territoire ultramarin, les préfets définiront les besoins. Ce sont 6 000 bénéficiaires ultramarins qui ont été recensés pour un montant total de 630 000 euros. Les modalités d'utilisation des chèques sont définies localement : distribution directe aux bénéficiaires ou achat de colis par les associations. C'est la première série de mesures annoncée par Julien Denormandie. Une deuxième suivra durant la première quinzaine de mai, selon les mêmes modalités, et l'enveloppe allouée aux outre-mer sera ainsi doublée.
Le conseil scientifique a, en effet, pointé les difficultés particulières de ces territoires et a demandé qu'ils bénéficient de mesures propres. Nous y avons travaillé à l'initiative du député de La Réunion, Jean-Luc Poudroux.
Suite aux nombreux échanges que j'ai eus avec les parlementaires en audioconférence, il a été décidé, avec Christelle Dubos, de verser une prestation sous forme de paniers-repas, aux personnes dans le besoin à Mayotte. L'aide pourra prendre la forme d'une prestation monétaire dans d'autres territoires de sorte que l'allocation de rentrée scolaire soit reversée sous une autre forme. Ainsi, 19 millions d'euros seront donnés aux 289 000 enfants ultramarins défavorisés et confinés durant deux mois. Cette prestation sera accordée dans les prochains jours. Jean-Luc Poudroux est allé jusqu'à proposer, puisque la restauration scolaire a été interrompue, d'utiliser la prestation accueil et restauration scolaire (PARS) propre aux outre-mer, pour financer ce type d'aide alimentaire.
Par ailleurs, en vertu du droit commun, une autre aide, financée, durant deux mois, par la Croix-Rouge, sera mise en place à Mayotte et en Guyane, sous forme de bons alimentaires distribués par la Croix-Rouge à Mayotte pour un total de 1,3 million d'euros et en Guyane pour 1,2 million d'euros.
Trois prestations seront donc versées en outre-mer : celle destinée aux personnes sans domicile fixe, celle issue du recyclage de la PARS, inutilisée du fait de la fermeture des écoles et celle qui vise à renforcer les soutiens alimentaires.
Vous m'avez posé la question des tests et des moyens d'appliquer les recommandations du conseil scientifique dans les outre-mer. Au-delà de la quatorzaine imposée aux personnes arrivant dans ces territoires, nous avons décidé de tester systématiquement les personnes qui sortent de quatorzaine ainsi que les personnes symptomatiques, à qui nous proposerons des lieux pour s'isoler. Bien entendu, l'application de ces mesures suppose le renforcement des matériels et de notre capacité en tests, en particulier dans certains territoires aujourd'hui dépourvus d'automates, d'écouvillons ou de réactifs. L'envoi de ces matériels dépendra de leur arrivée en métropole et de la répartition décidée par le ministère de la santé.
Certains territoires d'outre-mer ont lancé des initiatives, que nous devons soutenir, avec des laboratoires privés. Des tests rapides sont ainsi réalisés à La Réunion, en Martinique et en Guadeloupe.
Ainsi, chaque semaine, 180 tests sont réalisés en Martinique, 350 en Guadeloupe, 250 en Guyane, 1 000 à La Réunion, 525 à Mayotte. Une centaine de tests ont été réalisés en sortie de quatorzaine à Saint-Pierre-et-Miquelon, que nous envoyons au Canada faute de matériel sur place. À Wallis-et-Futuna, le dépistage des cas symptomatiques est envoyé en Nouvelle-Calédonie, faute de matériel, là encore. Selon les chiffres transmis par la Nouvelle-Calédonie, 2 757 tests ont été réalisés à ce jour. Ils sont au nombre de 843 en Polynésie française. La Polynésie réclame de nouveaux tests, qui pourraient arriver prochainement. La solidarité nationale s'exprime dans l'ensemble des territoires ultramarins.