Nous avons tous suivi avec attention l'allocution télévisée du Président de la République. Je salue la qualité des annonces qui ont été faites, notamment à l'attention de nos compatriotes ultramarins, y compris celles à destination des étudiants actuellement confinés en France hexagonale.
Tous nos territoires tentent aujourd'hui d'apporter des réponses rassurantes et pérennes à la crise, et cela malgré les difficultés structurelles qu'ils connaissent – je pense notamment à Mayotte, qui est confrontée à un manque d'infrastructures sanitaires et à de nombreuses difficultés dues à l'absence d'accès à l'eau courante dans certaines parties de l'île.
Je voudrais revenir sur une annonce qui suscite beaucoup d'interrogations dans mon département, ainsi que dans les autres territoires ultramarins. Le Président de la République a en effet indiqué que les crèches, les écoles, les collèges et les lycées rouvriraient progressivement à partir du 11 mai. Nous nous interrogeons sur les critères qui seront retenus pour déterminer le calendrier des réouvertures, ainsi que sur les modalités concrètes de la reprise. En effet, le retour dans les établissements scolaires implique la mobilisation de nombreux acteurs : les élèves, les parents d'élèves, les personnels enseignants de l'Éducation nationale ainsi que les personnels des collectivités territoriales tels que les personnels de la caisse des écoles, des lycées et des départements. La disponibilité des matériels de protection sanitaire – gants et masques – étant incertaine, comment garantir que tous ces personnels pourront être protégés et empêcher une seconde vague de l'épidémie dans nos territoires ? En outre, pouvez-vous nous assurer que l'ensemble des personnes qui reprendront le chemin de l'école seront testées ?
Dans un courrier que l'ensemble des membres de la délégation aux outre-mer vous ont adressé, ainsi qu'au Président de la République, le 10 avril, nous demandions que soit élaboré un tableau de bord répertoriant, par territoire, les besoins, les quantités de matériel et de tests commandées, ainsi que les dates prévisionnelles de réception. Un tel outil permettrait de gagner en visibilité et en prévisibilité en matière de fourniture de matériel de protection et de tests en vue de garantir une reprise en toute sécurité. Si nous sommes résolument en faveur d'un retour à la normale, cela ne doit pas se faire au détriment de la santé de la population.