La crise met en première ligne tous nos soignants et met à rude épreuve notre système de soins. Elle nous amène à nous interroger non seulement sur les outils et les moyens dont nous disposons, mais aussi sur notre modèle de santé publique. La plupart des pays européens ont installé des instances scientifiques consultatives chargées d'élaborer des recommandations sur la gestion de la pandémie. Nous le savons, la gestion de la crise et la préparation de l'après ne pourront se faire sans coordination entre pays européens.
Monsieur Delfraissy, avez-vous des échanges avec vos homologues européens sur ces questions ? Comment mieux se coordonner, harmoniser nos meilleures pratiques, faire converger nos méthodologies en matière de collecte de données, gérer ensemble – même si leur rythme peut être différent – les périodes « gris foncé » de déconfinement ? Comment faire émerger, à moyen terme, une véritable autonomie européenne en matière de santé ?
Dans cette crise globale qui touche l'humanité tout entière, la coopération sanitaire et scientifique internationale doit elle aussi avoir toute sa place. Quel est votre regard sur les différentes formes de coopération existantes ? Quels sont leurs atouts respectifs ? Lorsque la crise sera derrière nous, que faudra-t-il améliorer dans la gouvernance sanitaire et scientifique mondiale ?